Le karma est une notion issue de la tradition védique et aussi bouddhiste qui est indissociable du principe des vies passées et de la réincarnation. Il existe plusieurs niveaux de karmas, il y a le karma personnel, le karma familial et il y a le karma culturel. Contrairement à l’interprétation occidentale du karma, il ne s’agit ni punition ni de mérite. Il n’existe pas de karma positif ou de karma négatif car il n’y a pas de jugement de valeur dans la notion de karma. Le karma renvoie simplement au principe de la manifestation, à la loi de cause à effet : une cause va entraîner des effets. Si on jette une pierre dans l’eau, des ondes vont se propager sur l’eau à partir de l’endroit où la pierre est tombée. Le karma est la loi qui fait que la cause entraine son effet. Tout comme la pierre dans l’eau, les pensées sont également soumises à cette loi du karma c’est-à-dire qu’elles engendrent des conséquences. Puisqu’il n’y a pas de bon ou de mauvais karma, il n’y a donc pas de bonnes ou de mauvaises pensées, mais leurs effets seront perçus comme agréables ou désagréables. Ainsi, dans notre quotidien toutes nos pensées ont des répercussions. Quand elles se manifestent en paroles, elles vont avoir une répercussion de plus en plus importante si on les répète, c’est le principe du mantra dans la tradition orientale. Les pensées conscientes dans l’intention de faire quelque chose mais également les pensées inconscientes qui déterminent nos tendances donnent lieu à des actions. En psychologie occidentale on appelle cela l’inconscient, en philosophie orientale c’est le réservoir karmique. Le réservoir karmique, c’est les pensées, les paroles et les actions passées qui ont un effet dans le temps présent. Cet effet est le résultat du processus karmique et comprendre le karma permet de pouvoir adoucir ou neutraliser ce processus. Ce processus se réalise en permanence, il s’agit donc d’être vigilant dans le présent des pensées qui sont en train de construire mon futur et de celles qui ont des répercussions dans mon présent.

L’intensité de l’effet va dépendre de l’intensité de la pensée, de la parole et de l’action qui a été. Un effet peut se multiplier et continuer à être produit si l’énergie de la pensée, de la parole ou de l’action continue à être émise avec intensité. Par exemple, si une personne fait quelque chose ou dit quelque chose que je vis d’une façon désagréable et que je m’y attache, la connotation émotionnelle continuera dans le présent à être active et donc à nourrir le réservoir. Si je ne veux pas cette connotation émotionnelle désagréable et que je me bats contre celle-ci, en réalité j’y mets de l’énergie et la rend d’autant plus présente, ce qui m’empêche de la neutraliser. C’est pour cette raison que l’on va parler de schéma karmique : une façon de pensée (je ne veux pas ceci) qui se répète en permanence dans le présent et qui continue à influencer le futur. Avoir conscience de ses pensées, de ses paroles et de ses actions et s’en sentir responsable va contribuer à neutraliser ce processus karmique. Il est intéressant de pouvoir connaître ce qu’il y a dans le réservoir et de comprendre ce qui a pu générer ce qui se présente et nourrir ces schémas de penser. L’effet est là, quelle en est la cause ? Les schémas de pensée sont une manière d’orienter les choses, une interprétation, je peux donc comprendre l’histoire autrement et modifier mon regard sur le passé pour réduire ses effets sur le présent. Si j’accepte que ce que m’a dit la personne a eu cette connotation émotionnelle désagréable sur moi, je l’accueille comme cela a été et je neutralise donc la pensée (je ne veux pas ceci) qui influence mon présent et mon futur par le processus karmique. Avoir des pensées, des paroles et des actions qui sont les plus neutres possibles et qui ont le minimum d’effets négatifs vis à vis des autres contribue également à réduire le processus karmique ainsi que d’amener des énergies qui viennent du cœur, de l’ordre de la joie et de l’amour.

Franck Échardour