L’Égo, le « moi » ou le « je », est une structure physico-mentale. « Physico » car il se construit d’abord à partir de ce que l’on vit à travers nos cinq sens et « mental » car cette construction se compose de nos pensées. Les pensées répétitives et particulières d’une personne sont reliées à une certaine fréquence qui correspond à son niveau de conscience. L’égo est ainsi une conscience de soi basée sur une structure mentale composée de pensées qui correspondent à des niveaux de fréquences, des niveaux de conscience. Il est donc essentiel de comprendre l’architecture de cette structure mentale pour pouvoir développer sa conscience. Dans mon approche, l’égo se structure sur trois niveaux : l’égo personnel, l’égo social et l’égo spirituel. L’égo personnel est constitué de toutes les pensées qui me concernent : la façon dont je ressens les choses et la façon dont je vais les interpréter dans ce que je vais construire de ma personnalité. Mon égo va dépendre des différentes pensées que je vais retenir, de ce sur quoi je vais mettre une valeur, un attachement. Ainsi, l’égo est lié à l’attachement. C’est à dire que l’enfant qui devient adolescent puis adulte va se fixer, il va sélectionner des pensées, des sensations à partir de la manière dont il a perçu les choses et de paramètres d’influences purement internes. L’égo social, lui, va se constituer dans l’interactivité avec le monde extérieur. Il va se constituer dès la vie intra-utérine dans la relation avec la mère puis avec l’environnement proche. S’il y a des choses intenses émotionnellement, l’enfant va attraper l’émotion mais également la pensée qui est sous-jacente à l’émotion. L’émotion vient parce qu’il y a une pensée, une interprétation. Puis en grandissant, l’éducation, l’importance que les parents vont mettre sur certains paramètres, le conditionnement social à l’école, comment l’enfant va trouver sa place parmi les autres vont déterminer son égo social. Est-ce que les structures de l’égo personnel et de l’égo social contribuent à un équilibre ou à un déséquilibre, soit en excès car j’ai mis trop d’importance sur des paramètres, soit en manque avec un amoindrissement de l’énergie de vie ? Tout cela va générer un certain niveau de pensée et d’énergie.

À mon sens, pour pouvoir évoluer en tant qu’individu, il est nécessaire que les structures de l’égo personnel et de l’égo social soient stables. Si une personne fait une démarche spirituelle et que son égo n’est pas structuré, l’égo spirituel ne sera pas équilibré.

Dans certaines traditions, on considère que la structure mentale de l’égo est à éliminer car c’est une structure qui est limitante. Dans l’approche de l’unité qui est la mienne, l’égo fait partie du grand tout, il fait partie de l’unité. Les mayas parlent d’une éducation cosmique qu’il s’agit simplement de réveiller. Cela est donc présent chez tous les êtres humains. Cette structure de base constituée de l’égo personnel, de l’égo social et de l’égo spirituel permet d’aller vers des niveaux de conscience plus larges, un état de conscience qui n’est plus en lien avec des pensées, qui devient un état, un état d’Éveil. L’Éveil en lui-même va intégrer et transcender toutes ces différentes consciences et dans le processus d’Éveil, l’égo personnel, l’égo social et l’égo spirituel vont se dissoudre. Dans le monde oriental, on considère qu’il est nécessaire que l’égo puisse se dissoudre pour pouvoir atteindre le grand vide, Atma, comme la goutte d’eau qui se fond dans l’océan dans la métaphore de la tradition védique. Ainsi, la perception de la goutte d’eau dissociée de l’océan laisse place à la perception d’un grand tout. Ce qui fait la différence entre cette conception et notre culture occidentale est qu’en occident, nous mettons beaucoup d’importance sur l’égo notamment depuis les travaux de Freud et de la psychanalyse qui considèrent que l’égo est une structure qui ne doit pas mourir… et d’autant plus aujourd’hui par l’évolution de notre société qui s’oriente majoritairement vers un bien être personnel, mais plus on regarde l’égo et plus on peut aussi s’attacher à des souffrances. Donc c’est important de pouvoir comprendre les pensées auxquelles on est attaché par notre égo et si elles nous amènent à un déséquilibre. En elles-mêmes, ces pensées peuvent nous amener à interpréter les choses autrement, à changer nos pensées pour retrouver l’équilibre. Ainsi la structure mentale de notre égo est la base pour accéder à d’autres fréquences de pensées, d’autres niveaux de conscience pour aller vers cet état qui est celui de l’Éveil.

Franck Échardour